L’innovation technologique au service de la lutte contre le changement climatique en Asie du Sud-Est

Grâce au Don & Joan Stanley Family Fund à la Edmonton Community Foundation, Myriad Canada encourage les solutions innovantes visant à amplifier la résilience aux changements climatiques et à renforcer les moyens de subsistance des communautés.

Sur l’île de Bohol aux Philippines, l’industrie de la culture des algues marines, autrefois florissante, risque aujourd’hui de s’effondrer. Comme des milliers d’autres communautés côtières tropicales d’Asie du Sud-Est, la population de Bohol subit les effets dévastateurs du changement climatique sur son mode de vie. Grâce au soutien de donateurs et de donatrices du Canada, Myriad Canada travaille avec la Climate Foundation, une organisation à but non lucratif, à mettre au point une technologie innovante de permaculture marine, qui devrait présenter de nombreux avantages pour les économies locales et l’environnement.

« Ensemble, Myriad Canada et la Climate Foundation peuvent mettre en place des chaînes de valeur dans le monde entier, en commençant par l’Asie du Sud-Est, dans des régions où elles sont nécessaires à bien des égards », explique Brian Von Herzen, fondateur et directeur général de la Climate Foundation.

Une nouvelle technologie pour mettre un frein à la destruction de l’environnement

Les cultivateurs d’algues d’Asie du Sud-Est sont en première ligne face au dérèglement climatique. Le réchauffement climatique fait monter la température des océans, ce qui réduit les nutriments à proximité de la surface et entraîne des maladies pour les plantes. Les eaux plus chaudes favorisent également l’apparition de tempêtes tropicales intenses et de typhons qui déciment la production d’algues et privent des communautés déjà vulnérables de leur gagne-pain.

La Climate Foundation, qui a gagné le prix du concours XPRIZE 2022 sur l’élimination du carbone, s’emploie à mettre au point une technologie d’irrigation en eau profonde dans le but d’atténuer les effets du changement climatique et d’améliorer la durabilité de l’économie locale. Elle a ainsi créé une structure qui permet de faire descendre les algues la nuit afin qu’elles accèdent à une eau plus froide riche en nutriments et de les remonter le jour pour qu’elles puissent profiter de la lumière du soleil. Cette structure protège également la culture des algues marines contre les tempêtes destructrices. Ce système régénère grandement la production historique, tout en favorisant la capture de carbone et la biodiversité.

Des cultures durables pour les populations et la planète

La mariculture des algues a toujours été une industrie artisanale qui produit essentiellement des algues séchées. Afin d’améliorer les chaînes de valeur au niveau local, la Climate Foundation élabore actuellement une bioraffinerie d’algues mobile afin d’extraire le précieux liquide riche en biostimulants que contiennent les algues avant de sécher celles-ci. Ce produit peut être vendu aux riziculteurs locaux comme engrais organique et le reste de la pulpe séchée peut également être transformé pour des utilisations multiples.

« L’irrigation en eau profonde permet aux communautés qui dépendent des algues de survivre, au lieu de sombrer », explique Brian Von Herzen. « Mais la bioraffinerie leur permet de passer de la survie à la prospérité, en générant plus de revenus pour chaque dollar d’algue produit. »

Non seulement, les biostimulants des algues marines augmentent très efficacement le rendement des cultures de riz, mais ils réduisent également l’utilisation d’engrais conventionnels nocifs, et donc le déversement de produits chimiques et les émissions de gaz à effet de serre.

Des solutions locales à impact mondial

Avec le soutien de Myriad Canada, la Climate Foundation a testé avec succès son prototype de bioraffinerie d’algues marines sur l’île de Bohol fin 2023. Les cultivateurs se sont montrés tout à fait réceptifs à l’adoption de nouvelles solutions pouvant être utilisées à l’échelle de la communauté. « Notre projet est l’un des rares projets internationaux à s’être réellement développé dans l’hémisphère Sud pour les communautés d’Asie du Sud-Est », affirme Theresa Theuretzbacher, conseillère en ingénierie. « Nous avons vraiment essayé de mettre au point un système que les populations sur place pourraient utiliser. »

Lorsque cette technologie sera perfectionnée, elle pourra être appliquée à plus grande échelle afin d’améliorer la sécurité alimentaire et le développement durable dans l’ensemble de l’Asie du Sud-Est et dans d’autres parties du monde selon Brian Von Herzen qui ajoute : « En mettant au point une technologie décentralisée, nous sommes convaincus qu’elle aura un effet très positif sur les moyens de subsistance, d’abord, des communautés côtières qui se serviront des bioraffineries, puis des riziculteurs qui sont responsables de la majeure partie de la sécurité alimentaire en Asie du Sud-Est, et ultimement dans le monde entier. »